La statue de Nicolas Copernic, haute de 4.5 m, sculptée dans le sel de la mine de Wieliczka. (Photo J.- M. V.)


L’ancienne capitale de Pologne cultive ses coutumes et traditions légendaires en enrichissant sans cesse son passé

Il est des villes que l’on découvre pour la première fois avec une impression jubilatoire de déjà vu. Cracovie en fait partie.
Il est vrai que la cité historique polonaise, l’une des neuf capitales de la culture européenne de l’an 2000, inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de la culture par l’Unesco, a su conserver un superbe cachet, héritage authentique du XIe siècle.

L'entrée du chateau royal de Wawel. L'ancienne résidence des rois de Pologne est un monument visité par de nombreux cracoviens. (Photo J. -M. V.)

Une beauté qui lui a d’ailleurs valu – fait unique en Europe – d’être épargnée par les nombreux envahisseurs qui s’y sont succédé au cours des âges.

Mais qu’on se le dise ! Malgré les 58 églises et palais de différentes époques qui y sont recensés et ses innombrables atours historiques, celle que l’on surnomme à juste titre « la Rome polonaise » n’est pas un musée !

Effervescence culturelle

Bien au contraire, l’ancienne capitale de Pologne qui abrite en ses murs la plus ancienne université du pays cultive ses coutumes et traditions légendaires, enrichissant sans cesse son passé à travers un maelström de manifestations et d’expositions.

Une effervescence culturelle qui met en exergue une culture millénaire
empruntant autant à l’orient qu’à l’occident !

Un véritable mode d’existence, atavisme de la cité où depuis « la chute – du mur – » comme disent sobrement les Cracoviens, la vie a repris ses droits, si tant est qu’elle se soit arrêtée un jour.

Pour s’en convaincre, il suffit de se promener à 16 heures – à la tombée de la nuit en hiver – sur la place Rynek Glowny, au cœur de la ville, l’une des plus vastes places médiévales d’Europe.

Là, au pied de la basilique gothique Notre-Dame, célèbre pour son incomparable retable non loin de l’ancienne halle au drap moyenâgeuse, les
silhouettes sont nombreuses à se découper et se rejoindre dans la brume,
prête à effectuer la traditionnelle promenade des cafés…

La tradition des cafés

Les cafés ? une véritable institution à Cracovie qui en compterait plus de 500 ! La majorité d’entre eux respire l’histoire. mâtinée d’éléments d’art déco parfois surprenants mais toujours en osmose avec le public qu’ils accueillent. C’est là que chaque élite a ses habitudes et se retrouve.

Après, vient le temps des restaurants, bars et cabarets, – aussi nombreux
– avec cette particularité que dans la cité des anges, tout se passe en sous-sol, dans d’anciennes caves aménagées avec goût. Et, toujours, le mariage subtil entre l’ancien et le moderne reste omniprésent.

Certains noctambules préfèrent écouter de la grande musique, autre spécialité du pays. Pour cela rien de tel que le prestigieux château royal de Wawel.

Dominant la cité, l’ancienne résidence des rois de Pologne – et leur sépulture – prête souvent son cadre somptueux à de nombreux concerts. Là encore, le présent rejoint l’histoire pour l’anoblir.

L’or blanc de Wieliczka

Plusieurs centaines de milliers de visiteurs se succèdent chaque année dans la mine de sel de Wieliczka, la plus ancienne d’Europe encore en activité, située à une quinzaine de kilomètres de Cracovie.

Exploitée depuis le XIIIe siècle, ancienne source de richesse des rois de Pologne , la mine étend ses galeries – un labyrinthe de 200 kilomètres – jusqu’à 327 mètres de profondeur.

La visite dure 2 heures et demi. Après la descente qui s’effectue par un escalier de bois (378 marches ; -64 mètres), la première salle qui s’offre aux regards est dédiée à Nicolas Copernic. Une statue haute de 4,5 mètres a été sculptée dans le sel par les mineurs en l’honneur de l’illustre étudiant cracovien, qui a visité la mine en 1493…

Autre merveille, parmi la vingtaine de chambres, grottes et lac souterrain figurant sur l’itinéraire touristique, la chapelle de la bienheureuse Kinga frappe d’émerveillement.
Cinq grands lustres éclairent le gigantesque temple (54 mètres de large sur 17 mètres de hauteur), taillé dans le sel et dominé par une vaste balustrade.

Dans ce lieu de culte (101 mètres sous terre), dont les murs sont ornés de statues et bas reliefs, sculptés dans le sel trois messes solennelles sont célébrées chaque année. Cinq cents personnes peuvent y prendre place. Avec ses trois autels, il s’agit sans aucun doute de la plus belle salle de la mine.
 J. -M. V.

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